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Prime de Noël figée depuis 25 ans, découverts sous contrôle : les Français vont-ils y perdre ?

Entre la prime de Noël qui n’a pas bougé depuis 1998, les découverts bancaires bientôt encadrés et les frais de succession sur le point d’être plafonnés, les changements à venir concernent directement le portefeuille des Français.

Voici les trois infos du jour à ne pas manquer pour comprendre ce qui se prépare d’ici 2026.

Prime de Noël : bloquée depuis 1998, elle aurait dû doubler avec l’inflation

Créée à la fin des années 1990 pour soutenir les foyers modestes à l’approche des fêtes, la prime de Noël reste fixée au même montant qu’à son origine : 1 000 francs, soit environ 152 euros. Une somme symbolique, mais qui n’a jamais été revalorisée en plus de 25 ans, sauf quelques « coups de pouce » exceptionnels.

Année Montant officiel Montant corrigé de l’inflation Différence
1998 1 000 francs (≈152 €) 250 € +98 €
2025 152 € 250 € (valeur théorique) -39 % de pouvoir d’achat

D’après les calculs réalisés à partir du convertisseur officiel de l’Insee, si cette prime avait suivi la hausse des prix depuis 1998, elle atteindrait près de 250 euros aujourd’hui. En d’autres termes, les bénéficiaires ont perdu l’équivalent d’un mois de pouvoir d’achat sur ce bonus social censé apporter un peu d’air en décembre.


Le paradoxe, c’est que cette aide figure chaque année parmi les mesures les plus attendues par les bénéficiaires du RSA, de l’ASS ou de l’AAH. Selon les données du ministère des Solidarités, environ 2,3 millions de foyers la perçoivent chaque hiver.

Face à la flambée des prix alimentaires et énergétiques, la question d’une revalorisation automatique indexée sur l’inflation refait surface chaque année. Mais pour l’instant, aucune évolution n’est prévue pour décembre 2025.

Découverts bancaires : ce qui va changer en novembre 2026

La polémique est partie d’un article d’un média, révélant qu’à partir de novembre 2026, les autorisations de découvert pourraient être strictement encadrées, voire supprimées dans certains cas.

Face à l’inquiétude grandissante des consommateurs, le ministère de l’Économie et la Fédération bancaire française (FBF) ont publié en urgence une foire aux questions pour clarifier la situation.

Concrètement, il ne s’agit pas d’interdire les découverts, mais de mieux encadrer leur usage. Les établissements bancaires devront désormais :

  • Informer leurs clients du coût réel du dépassement autorisé ;
  • Proposer des alternatives moins coûteuses, comme le microcrédit ou le report de paiement ;
  • Limiter la durée pendant laquelle un client peut rester « dans le rouge ».

Lutter contre le surendettement et renforcer la transparence. Selon la Banque de France, plus d’un Français sur quatre se retrouve à découvert au moins une fois par an, souvent sans en mesurer les conséquences.

Les associations de consommateurs saluent une avancée, mais dénoncent déjà une possible « restriction d’accès au crédit de court terme » pour les ménages les plus fragiles.

Frais bancaires de succession : une nouvelle loi dès novembre 2025

Les frais de succession appliqués par les banques lorsqu’un client décède. Ces frais, souvent mal compris par les familles, peuvent varier de 100 à plus de 500 euros selon les établissements.

Banque Frais moyens de succession Mise en conformité avec la loi
Banque Postale 130 € ✅ Déjà alignée
Banque A (grande enseigne) 260 € ⚠️ En cours d’ajustement
Banque privée 410 € ❌ Non conforme

À partir du 13 novembre 2025, la loi imposera un plafond national destiné à éviter les abus. Les banques devront aussi détailler précisément les prestations associées : clôture de compte, transfert des avoirs, gestion des titres ou du coffre-fort.

Toutes les banques ne sont pas encore en conformité. Certaines ont commencé à ajuster leurs grilles tarifaires dès 2024, tandis que d’autres jouent la montre en maintenant des tarifs élevés.

L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a déjà prévenu les établissements devront justifier chaque frais appliqué sous peine de sanctions administratives.

Après le décès de mon mari, la banque m’a facturé plus de 400 euros pour fermer ses comptes. À ce moment-là, on ne pense pas à contester. On subit.
Morgane, 58 ans, retraitée

Les associations de consommateurs espèrent que cette réforme permettra de réduire le choc financier des familles endeuillées, souvent démunies face à la complexité des démarches bancaires après un décès.

Le coût caché du « petit découvert » : une dépendance française

Selon la Banque de France, les frais de découvert représentent plus d’un milliard d’euros par an pour les clients particuliers.

Cette somme colossale provient de millions de « petits découverts » souvent inférieurs à 100 euros qui s’accumulent à force de frais d’intervention, commissions et agios.

Une étude du Crédoc révèle que 70 % des Français considèrent le découvert comme un « filet de sécurité », mais près d’un tiers d’entre eux en abusent sans le vouloir.

Les nouvelles régulations prévues pour 2026 cherchent donc à rééduquer la relation des Français à leur compte bancaire, tout en rééquilibrant le rapport de force entre consommateurs et établissements financiers.

Julien Varnel

Journaliste économique, partage depuis plusieurs années des analyses approfondies sur les thématiques d’investissement, de fiscalité et de retraite. Son objectif : rendre l’information économique fiable, pédagogique et accessible à tous les lecteurs soucieux de mieux gérer leur patrimoine.

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