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Électricité : la réforme de 2026 pourrait faire grimper les factures ! Voici de combien !

La tarification de l’électricité en France s’apprête à vivre une transformation profonde. Attendue depuis plusieurs années, la réforme à venir promet de redéfinir le fonctionnement du marché, mais aussi la manière dont les Français paient leur électricité.

Entre volonté de modernisation, incertitudes sur la stabilité des prix et crainte d’un recul du pouvoir d’achat, cette refonte suscite autant d’espoirs que d’inquiétudes.

Une réforme structurante dès le 1er janvier 2026

Cette réforme, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2026, mettra fin au dispositif Arenh — le mécanisme qui obligeait EDF à revendre une partie de sa production nucléaire à tarif régulé.

À partir de cette date, l’énergéticien pourra vendre librement son électricité sur le marché, ou via des contrats à long terme, exposant ainsi davantage les consommateurs à la volatilité des prix.

Pour contrebalancer cette libéralisation, un nouveau mécanisme baptisé Versement nucléaire unique (VNU) sera introduit. Ce système prévoit de taxer les revenus d’EDF au-delà d’un certain seuil pour reverser une partie des gains aux consommateurs.

Mais cette promesse d’équilibre inquiète : jugé complexe et peu lisible, le VNU pourrait s’avérer difficile à suivre pour les ménages et les entreprises.

Des critiques sur la protection insuffisante des consommateurs

Un récent rapport parlementaire met en garde contre une protection jugée trop faible face à la volatilité du marché. Les députés pointent le risque d’une envolée des factures, notamment pour les foyers les plus dépendants de l’électricité pour se chauffer.

Selon leurs conclusions, le mécanisme de redistribution reste flou : en cas de prix élevés, rien ne garantit que les bénéfices d’EDF seront réellement reversés aux usagers.

Le rapport appelle donc à des mesures complémentaires, parmi lesquelles :

  • Une baisse ciblée des taxes sur l’électricité,
  • Un rééquilibrage de la fiscalité entre le gaz et l’électricité,
  • L’application d’un taux de TVA réduit à 5,5 % sur la part incompressible de la consommation.
  • Ces propositions visent à limiter l’impact de la réforme sur le pouvoir d’achat des ménages.
  • Qui risque de payer plus cher ?

Les hausses ne toucheront pas tous les foyers de la même manière :

Type de foyer Niveau de risque Principaux facteurs
Logements chauffés à l’électricité Élevé Fin du dispositif Arenh, prix de marché
Foyers nombreux ou mal isolés Élevé Consommation importante
Petites entreprises / indépendants Modéré à élevé Exposition au marché, coûts fixes

Les ménages modestes ou vivant dans des logements énergivores sont les plus exposés, malgré les dispositifs de compensation envisagés.

EDF face à un équilibre délicat

Cette réforme place EDF dans une situation paradoxale : il lui faut générer davantage de revenus pour financer ses investissements — près de 25 milliards d’euros par an — tout en évitant d’alourdir la facture des Français.

Si la fin de l’Arenh lui rend une marge de manœuvre bienvenue, elle augmente aussi ses risques financiers en cas de chute des prix de marché, puisqu’aucun mécanisme de protection n’est prévu dans ce sens.

Les consommateurs, de leur côté, craignent que ces arbitrages économiques se traduisent par une hausse durable des factures, sans garantie de stabilité à long terme.

Jusqu’à 19 % de hausse attendue pour les particuliers

D’après plusieurs estimations, la réforme pourrait se traduire par une augmentation moyenne de 19 % sur la facture annuelle, soit environ 250 € de plus par foyer.

Les foyers chauffés à l’électricité et les petites entreprises sont les plus exposés.  Et si le VNU doit redistribuer une partie des bénéfices d’EDF, sa mise en œuvre complexe rend difficile toute prévision claire sur le gain réel pour les consommateurs.

Cette réforme, censée moderniser le secteur, illustre le dilemme du moment : comment financer la transition énergétique sans fragiliser le pouvoir d’achat des Français ?

Julien Varnel

Journaliste économique, partage depuis plusieurs années des analyses approfondies sur les thématiques d’investissement, de fiscalité et de retraite. Son objectif : rendre l’information économique fiable, pédagogique et accessible à tous les lecteurs soucieux de mieux gérer leur patrimoine.

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