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Impôts sur l’épargne : vers une flat tax à 36 % dès 2026 ?

Le débat sur la fiscalité du capital revient avec force à l’approche de la présentation du budget 2026. Après la “taxe Zucman” qui a beaucoup fait parler d’elle à la rentrée, une autre piste inquiète les épargnants : une possible hausse de la flat tax sur les revenus financiers.

Fixée à 30 % depuis 2018, elle pourrait grimper jusqu’à 36 % dès l’an prochain. Une mesure explosive, que le Premier ministre Sébastien Lecornu justifie au nom de la “justice fiscale”.

Une réforme fiscale dans les cartons du gouvernement

Depuis son arrivée à Matignon, Sébastien Lecornu affiche une ligne claire : pas de hausse “globale” de la fiscalité, mais une redistribution des efforts. “Certains impôts augmenteront, d’autres baisseront”, a-t-il affirmé dans la presse. L’objectif affiché : répondre à la demande de justice fiscale exprimée par une majorité de Français.

À noter : le gouvernement n’a pas encore tranché. Mais dans les coulisses, Bercy étudie plusieurs scénarios pour élargir la contribution des détenteurs d’épargne financière, jugés moins touchés par l’effort collectif que les salariés.

La flat tax, cible privilégiée des arbitrages

La flat tax (ou PFU, prélèvement forfaitaire unique) est appliquée depuis 2018 sur les dividendes, plus-values mobilières et intérêts. Actuellement fixée à 30 % (12,8 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux), elle a été instaurée pour simplifier et stabiliser la fiscalité du capital.

Mais en période de déficit public et de tensions budgétaires, cette niche apparaît de plus en plus comme un réservoir de recettes. Selon plusieurs sources, l’hypothèse d’une hausse à 36 % gagne du terrain au sein de l’exécutif.

Attention : l’an dernier déjà, une tentative de relèvement à 33 % avait failli passer lors des débats budgétaires, avant d’être écartée in extremis. L’idée n’a donc jamais vraiment quitté l’agenda politique.

Une mesure aux effets multiples

  • Une flat tax à 36 % aurait plusieurs conséquences :
  • Réduire l’attractivité des placements financiers par rapport à l’immobilier ou à l’assurance-vie en fonds euros.
  • Alourdir la fiscalité des investisseurs particuliers, notamment ceux qui perçoivent des dividendes réguliers.
  • Accroître la recette fiscale pour l’État, sans toucher directement aux salaires ou retraites.
  • Renforcer le sentiment de “justice fiscale” pour une partie de l’opinion publique, qui voit dans la flat tax un privilège accordé aux plus aisés.

Important : le gouvernement insiste sur le fait que cette hausse, si elle devait être retenue, s’accompagnerait d’allégements ailleurs, notamment sur certains impôts locaux ou sur la fiscalité des classes moyennes.

Une équation budgétaire à résoudre d’ici octobre

Le projet de loi de finances pour 2026 doit être présenté début octobre, avec une date butoir au 13 octobre. C’est donc dans les prochaines semaines que l’arbitrage final sera rendu public.

Voici un tableau récapitulatif pour mesurer l’évolution possible de la flat tax :

Année Taux actuel / envisagé Détail (IR + prélèvements sociaux) Situation
2018 30 % 12,8 % + 17,2 % Mise en place par Macron
2025 30 % (proposition à 33 % rejetée) 12,8 % + 17,2 % Débat houleux
2026 (scénario) 36 % 18,8 % + 17,2 % En discussion, rien d’arbitré

Ce tableau illustre bien le basculement potentiel : si la hausse était validée, ce serait la première remise en cause majeure de la flat tax depuis sa création.

Une bombe fiscale en attente

La possible hausse de la flat tax à 36 % cristallise toutes les tensions. Pour le gouvernement, c’est une manière de montrer que l’effort est partagé et que les plus hauts revenus ne sont pas épargnés. Pour les épargnants, c’est une remise en cause d’un cadre fiscal censé être stable et lisible.

⚠️ Attention : rien n’est encore décidé, mais l’annonce officielle interviendra dans les prochains jours. D’ici là, les investisseurs et épargnants surveillent de près les signaux envoyés par Matignon et Bercy. Une chose est sûre : le budget 2026 sera celui de la redistribution fiscale, avec des gagnants… et des perdants.

Julien Varnel

Journaliste économique, partage depuis plusieurs années des analyses approfondies sur les thématiques d’investissement, de fiscalité et de retraite. Son objectif : rendre l’information économique fiable, pédagogique et accessible à tous les lecteurs soucieux de mieux gérer leur patrimoine.

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